La décision irréfléchie du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale après l’élection européenne vient de connaître une nouvelle conséquence, à vrai dire inéluctable et donc assez prévisible, avec la perspective du vote d’une motion de censure et donc du renversement du gouvernement de Michel Barnier.
Celui-ci a fait le choix de chercher avec constance et sans dignité un illusoire accord avec Marine Le Pen, cédant sur tout sans en être payé de retour.
Dès lors qu’il n’a pas fait le moindre geste envers la gauche, on voit mal comment celles-ci, dans toutes ses composantes, pourrait ne pas voter la censure.
Quelles que soient nos réserves et même nos critiques sur la stratégie de notre parti depuis la naissance du NFP, il serait pour le moins paradoxal de faire porter au Parti socialiste la responsabilité de l’imbroglio dans lequel le Premier ministre, nommé par un Président de la République irresponsable et soutenu un temps par une minorité relative de parlementaires de droite et la complicité de l’extrême-droite, a mené le pays.
La gauche, et en son sein le Parti socialiste doivent être prêt à prendre leurs responsabilités. Certainement pas en se « ralliant » à une quelconque combinaison qui aggraverait encore le rejet des citoyens. Mais en affirmant, et en prouvant, sa capacité à construire une majorité dépassant les limites actuelles du NFP.
Après le temps des dissolutions, doit venir celui du rassemblement. Et après le temps du renversement celui de la construction.
A notre place, nous y contribueront en construisant par cercles concentriques : le rassemblement des socialistes, celui de la gauche, celui des républicains.
Au-delà des aléas des semaines qui viennent, à nous de garder sereinement notre ligne : la reconstruction d’une force socialiste de gouvernement, élément indispensable pour rassembler la gauche authentique et permettre l’émergence d’un vrai « Front républicain ».
Nous y sommes prêts, « ici et maintenant ».