Deuil et vigilance
Le 7 octobre, c’est un jour de deuil. Un jour noir pour l’Humanité. Un jour que nous nous devions de consacrer à la mémoire des victimes des massacres perpétrés par les terroristes en Israël il y a un an. Et à la solidarité avec les otages encore détenus par les barbares. La condamnation de ceux-ci ne peut qu’être totale, absolue et sans équivoque.
On peut, on doit aussi, manifester notre horreur devant les victimes palestiniennes de la riposte d’Israël, pleurer les enfants, les civils écrasés sous les bombes. Dénoncer cette guerre sans issue, alimentée par les extrémistes des deux camps. On peut même condamner les excès de cette réponse militaire brutale. Et l’absence coupable de volonté politique du gouvernement d’extrême-droite d’Israël. On a le droit de condamner ce gouvernement, comme le fait une grande partie des citoyens israéliens.
Mais en aucun cas de considérer que cette riposte et son cortège de victimes justifieraient les massacres terroristes du 7 octobre 2023. Et encore moins de tenter d’excuser ou de justifier l’antisémitisme qui atteint aussi nos concitoyens juifs en France.
Ceux qui tolèrent de fait l’antisémitisme, ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne pour de misérables calculs de politique intérieure sont profondément méprisables. Non seulement ils utilisent bien plus le peuple palestinien qu’ils ne contribuent à l’aider , mais surtout ils exacerbent les communautarismes.
La grandeur de la République, la laïcité, consiste, au contraire, à ne jamais réduire les citoyens à une quelconque appartenance communautaire, ethnique ou religieuse.
La gauche, si elle est fidèle à elle-même, ne peut cultiver la moindre ambiguïté en ce domaine. La lutte acharnée, opiniâtre, contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme reste une base incontournable et non négociable pour la gauche. Ceux qui s’écartent de ce principe ne peuvent revendiquer d’appartenir à la gauche.
Aucune cause au monde ne peut justifier ni les massacres du 7 octobre, ni ceux de « Charlie » du Bataclan ou des autres assassinats terroristes comme ceux de Samuel Paty ou de Dominique Bernard.
Pas plus que l’horreur de ceux-ci ne saurait justifier la banalisation des diatribes d’extrême-droite et les surenchères sécuritaires et démagogiques.
Face à ces deux menaces qui s’alimentent l’une l’autre, l’heure est à la vigilance républicaine.
Je sais que la politique peut changer la vie de nos concitoyens lorsqu’elle est exercée avec conviction et intégrité. C’est le sens de mon engagement
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