BAPTISTE MÉNARD

Billet d'humeur - Cent fleurs

Cent fleurs ?

La presse de ce week-end rend largement compte de la rencontre initiée par Carole Delga où se sont retrouvés entre autres Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann et François Hollande. D’autres rencontres sont organisées dans les semaines qui viennent qui réuniront ce que les uns désignent comme « la gauche de gouvernement », d’autres la « social-démocratie ». Je me réjouis évidemment de ces initiatives. Avec la mise en place de la Convention animée par Bernard Cazeneuve à l’échelle locale, j’apporte modestement ma pierre à ce mouvement, et j’appelle mes amis à nous y rejoindre. Il ne s’agit pas seulement de sortir de l’engrenage mortifère d’un alignement sur les outrances de LFI, mais bel et bien de reconstruire la gauche démocrate, populaire et républicaine de notre temps.

Reste à préparer, dès à présent, la convergence de ces mouvements. Il est sain que « cent fleurs s’épanouissent » , mais il est évidemment nécessaire qu’elles se réunissent en un futur bouquet. Il faut aussi que le Parti Socialiste ne reste pas dans une sorte d’attitude de « bouderie hautaine »  à l’égard de cette éclosion d’initiatives.  Comme au début des années soixante-dix, avant le congrès d’Epinay, « il y a des socialistes en dehors du Parti Socialiste ». Il faut donc aller vers un nouveau Parti Socialiste. Le moment venu, il conviendra d’en décider les formes, Parti ou Fédération.

Le Parti Socialiste organisera dans les mois qui viennent son congrès comme le lui imposent ses statuts. On comprend mal la volonté de son Premier Secrétaire de retarder cette échéance qu’attendent les militants du parti. Prenons garde à ce que ne soit pas seulement « un congrès comme les autres », ce serait une occasion manquée, sinon gâchée. L’enjeu est bien que ce congrès soit la première étape de ce rassemblement indispensable.  C’est de la responsabilité des membres du Parti Socialiste. Ils savent bien que rien ne sera possible sans qu’il se transforme profondément, comme ceux qui n’en font pas (ou plus) parti savent que rien ne sera possible sans lui.

A mes yeux, la fidélité au parti auquel j’appartiens depuis mes quinze ans consiste à avoir l’ambition de le dépasser. Avec la conviction que « c’est en allant à la mer que le fleuve est fidèle à sa source »