LOUIS MERMAZ :
« Il faut montrer que le socialisme, ça marche ! »
Né en 1931, Louis Mermaz appartient à la génération de ceux qui entrent en politique dans les années 50 sans avoir connu la guerre et la Résistance.
C’est pourtant au sein de l’Union Démocratique et Socialiste de la Résistance qu’il milite d’abord, et qu’il rencontre François Mitterrand, auquel il restera farouchement fidèle, y compris après la disparition de celui-ci.
Avec lui, le Parti Communiste Français dominait alors très largement la gauche.
Il connaîtra la longue marche du rassemblement de ce qui était alors la « gauche non communiste ».
A travers la Convention des Institutions Républicaines et la construction de la Fédération de la Gauche Socialiste et Démocratique. Celle-ci amène François Mitterrand à mettre le général De Gaulle en ballottage en 1965 et amorce le rapprochement avec le PCF. Mais la crise de mai 1968 et la victoire du gaullisme aux élections législatives qui suivent arrêtent le mouvement de rassemblement que la FGDS avait entamé.
Pourtant, le mouvement de rassemblement reprend, inexorablement, avec des avancées et des reculs. Jusqu’au congrès d’Epinay en 1971, où Louis Mermaz, avec François Mitterrand, rejoint le Parti Socialiste.
Louis Mermaz sera dès lors l’un des « mitterrandistes » intransigeants au sein du Parti Socialiste, souvent caricaturé au motif de sa fidélité absolue. Il était pourtant d’abord un esprit libre. Dénonçant par exemple, alors même qu’il sera un des animateurs de toutes les campagnes présidentielles de François Mitterrand, le caractère « monarchique » à ses yeux de l’élection présidentielle et revendiquant de « rendre au Parlement ses droits et sa dignité » ou bien en critiquant parfois sévèrement la tentative de se « contenter d’un replâtrage du capitalisme ».
Mais sans jamais renoncer à la volonté de conjuguer le socialisme et la défense acharnée des Droits de l’Homme.
Dans l’un de ses derniers ouvrages, en 2001 , les Geôles de la République, il dénonce, les conditions dans lesquelles les étrangers en situation irrégulière sont retenus. Michèle Cotta le présente ainsi : « Derrière son visage qui n’est pas des plus riants, il est en réalité plein d’un humour acide qui s’exerce sur tout un chacun, et parfois aux dépens de lui-même »
Élu local (maire de Vienne et Conseiller Général et Président du Conseil Général de l’Isère) Louis Mermaz a été aussi député, président de l’Assemblé Nationale (de juillet 1981 à avril 1986), Président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, sénateur et plusieurs fois ministre (dans les gouvernements de Pierre Mauroy, Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy)
Si, comme il est banal de le dire, « l’Histoire ne se répète jamais », le parcours de Louis Mermaz, avec les aléas de l’unification des socialistes d’abord et de l’union de la gauche ensuite, résonne avec les enjeux de notre temps.
Comme dans les années 70 – on pourrait écrire : comme toujours, la gauche est plurielle, par nature. Et si son unité est la condition évidente de sa force, c’est aussi la force du socialisme démocratique – même s’il est arrivé à Louis Mermaz de contester la formule – qui conditionne l’union de la gauche et sa capacité à gagner et à gouverner.
Il appartient aujourd’hui à une nouvelle génération de militants, comme le disait Louis Mermaz en 1981, de « montrer que le socialisme, ça marche ! »
Je sais que la politique peut changer la vie de nos concitoyens lorsqu’elle est exercée avec conviction et intégrité. C’est le sens de mon engagement
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