Remaniement : C’était pas la peine assurément ….
Quand on se pique de commenter l’actualité, on ne peut évidemment renoncer à analyser l’annonce, après une si longue attente, du nouveau gouvernement. Mais bien vite on est amené à considérer … qu’il n’y a rien à en dire. Un gouvernement de droite – animé par un homme qui se revendique comme tel – succède, après tant de péripéties, à un gouvernement de droite animé par un homme qui feint de ne pas l’être. Commenter le « casting » présente donc peu d’intérêt.
Après avoir fait exploser la vie politique par une sorte de caprice enfantin, le Président de la République, adepte auto proclamé du « ni droite ni gauche » met en place un vrai gouvernement de droite, en ayant, de fait, « dealé » avec l’extrême-droite. C’est en effet de celle-ci que dépendra la survie de ce nouveau gouvernement. Quand il le voudra, le Rassemblement National baissera le pouce et menacera le gouvernement de la censure. Mettant alors la gauche devant le dilemme de s’associer avec elle ou de sauver le gouvernement de droite. Tout comme le Parti Socialiste s’est laissé enfermer dans le faux choix entre s’associer à la demande de « destitution » du Président de la République initiée par Jean-Luc Mélenchon et dont on sait qu’elle n’a aucune chance d’aboutir, ou être accusé de soutenir ce même Président de la République.
Une fois encore, le Parti Socialiste risque d’apparaître sans véritable ligne politique autonome, comme quand, il mégotait son soutien à un vrai homme de gauche en donnant prétexte au Président de la République pour nommer un vrai homme de droite.
Au terme de ce tunnel dans lequel le pays s’est enfoncé depuis l’élection européenne, le Président élu sur l’engagement à rassembler pour combattre les extrêmes a réussi le tour de force de les renforcer comme jamais.
Pour sortir de cet engagement mortifère pour la République, l’urgence de construire une vraie proposition politique d’alternance apparaît plus impérieuse que jamais. Censurer ce gouvernement sera, certes, nécessaire. Mais n’aura de sens véritable que si une force de gauche capable de rassembler au-delà des composantes actuelles de celle-ci est en mesure de proposer une alternative progressiste. Et force est de constater que ce n’est pas le cas aujourd’hui. C’est donc la tâche qui est devant nous.
Au final, les plus anciens d’entre nous seront tenté de faire référence à cette ritournelle de l’opéra-comique « La fille de Madame Angot » :
C’n’était pas la peine, c’n’était pas la peine
Non pas la peine, assurément
De changer de gouvernement !
Je sais que la politique peut changer la vie de nos concitoyens lorsqu’elle est exercée avec conviction et intégrité. C’est le sens de mon engagement
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