BAPTISTE MÉNARD :
Un point fera facilement l’unanimité entre nous ce soir, c’est la condamnation absolue du choix du Président de la République qui, après avoir provoqué une dissolution et avoir perdu les élections législatives, désigne un Premier ministre de droite, issu d’un parti qui les a lui aussi perdues ! Et, plus grave encore à nos yeux, qui ne peut survivre qu’avec l’accord du Rassemblement National.
Le PS , notre parti – pouvait jouer son rôle historique de pivot démocratique quand il n’est pas en situation d’hégémonie et que la situation du pays et de nos concitoyens appellent cette responsabilité.
Cela s’est d’ailleurs produit régulièrement dans notre histoire sous la III eme et sous la IV eme république.
Contre le cours des événements et contrairement à son histoire , le ps a préféré jouer groupe avec LFi, c’est à dire avec le camp de la radicalité anti-démocratique qui n’a eu de cesse que de brutaliser le débat ( ce qui au passage nous a empêché de capitaliser pour nous socialistes sur nos derniers résultats aux élections européennes.)
Malgré tout, la culture de notre pays étant tenace , c’est quand même vers un socialiste que le pays s’est tourné en la personne de Bernard Cazeneuve ( qui n’était pas demandeur )
Ce dernier fidèle à son histoire dans nos rangs , a dit se tenir prêt à être utile pour nos concitoyens et pour notre pays mais en posant des conditions politiques ancrées à gauche ( retour sur la réforme des retraites , augmentation du smic )
C’est comme si chers camarades , les socialistes avaient eu une sorte de carte à jouer malgré leur mauvaise main. Et malheureusement, le ps ne l’a pas saisi .
Alors pourquoi avoir, nous, Parti socialiste, permis au Président de la République et à ses sbires de nous faire porter la responsabilité de son choix en ne nous engageant pas à ne pas censurer un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve ?
Pourquoi la direction du Parti a-t-elle rejeté d’un revers de main notre proposition d’amendement en ce sens ?
Pourquoi avoir donné l’image, pendant les semaines de tergiversations du Président de la République, mais aussi du NFP, d’être toujours en situation de réagir aux initiatives des autres ? Pourquoi avoir en fait « flinguer » l’hypothèse Cazeneuve en mettant en avant nos réserves plutôt que de saisir l’occasion de mettre tant le Président de la République que nos partenaires du NFP devant leurs responsabilités ?
Pourquoi avoir joué le jeu de Gribouille, qui se jetait à l’eau pour ne pas être mouillé, en refusant de prendre nos responsabilités pour gouverner et aboutir à un gouvernement de droite otage du Rassemblement National ?
Car mes chers camarades, on peut essayer de raconter son propre récit et le répéter.
On peut essayer d’avoir raison contre tout le monde et le faire avec talent.
Au résultat, pour tous les Français , dans tous les secteurs d’activités et notamment ceux qui nous incombent le plus.
Alors, bien sûr, nous serons tous d’accord pour censurer ce gouvernement. Mais nous savons tous que ce n’est pas la fin de l’histoire. Le même choix se présentera inévitablement devant nous : persister dans la politique suivie depuis l’annonce de la dissolution ou nous mettre au travail pour définir une ligne politique de responsabilité.
Ce choix impose du courage, de la volonté, et aussi que nous dépassions les limites actuelles de notre parti pour construire le rassemblement du socialisme démocratique.
Ce choix, nous devons l’affirmer, maintenant.
Je sais que la politique peut changer la vie de nos concitoyens lorsqu’elle est exercée avec conviction et intégrité. C’est le sens de mon engagement
© Copyright 2024 Baptiste Ménard – Tous droits réservés – © Photos Pablo Bailleul / Ohitchprod – Charles Dewulf – © Vidéos Benoît Mariage – Conception Paul Martel